Ma visite à l’exposition de Zao-Wou-Ki au “Musée d’Art Moderne” à Paris – Juin 2018
La peinture abstraite m’a toujours laissée dubitative et pourtant l’exposition intitulée “espace silence” en Juin 2018 du peintre Zao-wou-ki au musée d’Art moderne à Paris ne m’a pas laissée indifférente et m’a inspirée les réflexions suivantes : “Tableau sans sujet, l’espace est silence.
Je dirais méditation transcendantale, aspiration à couper les liens avec le monde extérieur et l’espace même de la toile pour renouer avec le soi, écouter sa musique intérieure, là où dans cet espace intérieur, il n’ya plus de projection ou d’identification avec le monde visible!!!
Curieusement, l’esprit s’échappe, s’éparpille dans le tableau pour se raccrocher à un élan du pinceau, un trait , une forme, rappelant le monde visible pour justement faire taire le silence…!
Tendance si rassurante à vouloir organiser l’espace,le comprendre,le rationaliser,le réduire à nos repères,notre entendement! “Tiens, on dirait une hirondelle” s’exclame une dame devant moi devant une forme informe! Oui, la peinture abstraite nous plonge dans une sorte de vision de nulle part sans référence spatiale ou temporelle, sans repère, juste un appel à faire taire tout préjugé, toute compréhension, toute habitude, acquis ou connaissance.
Un lâcher prise en somme pour voyager dans un monde intérieur ou subliminal aussi angoissant que l’inconscient, aussi paisible que le désert,le ciel ou l’eau…. Eden ou néant…? Et pourtant le peintre étant lui-même issu d’une réalité bien tangible en nous invitant au monde de l’invisible dans un geste conscient ou inconscient bien que maîtrisé, retranscrit malgré lui un rythme,des couleurs, de la platitude ou du relief, du calme ou du complexe…
A se demander si à l’origine de toute essence, la vie n’est pas désordre ou hasard, la vie s’inscrit dans une direction, un sens!!
Aussi, cette invitation dans l’abstrait n’est pas un constat de non-sens mais plutôt une incitation à comprendre le mécanisme de notre perception, notre tendance inconsciente et innée qui nous pousse à la rationalisation, à nous raccrocher à des repères connus et compréhensibles!!!
L’espace – silence est angoissant ou serain selon ce que notre âme tourmentée ou pas est prête à y inscrire…
On est finalement invités à réécrire nous-mêmes l’espace – silence, à le faire nôtre, reflet de notre être ou résonnance intérieure.!!
Jocelyne Gannage